Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Tribulations au Royaume de Cathay
29 avril 2009

La belle endormie

.
.

Le mariage doit commencer à 11h38.

Pile.

Enfin, ça, c'est la théorie.

En réalité, être témoin au mariage, c'est faire sonner son réveil à 5h00 du matin pour être à l'heure au rendez-vous chez le coiffeur.

Oui. Il y a des coiffeurs qui ouvrent à 5h du matin, des coiffeurs dédiés aux mariées et qui s'adaptent à leurs horaires. Pas de photo de cette heure de gloire de ma paupière flanchissante, j'étais bien trop endormie quand j'ai tatonné dans le noir en cherchant mon pull pour avoir l'idée d'attrapper mon appareil photo.

A 5h20 quand nous arrivons, il y a déjà une jolie mariée qui est en train de se faire pomponner. Elle a une coiffeuse et une maquilleuse à ses côtés, qui s'agitent autour d'elle. Une couche de fond de teint impressionnante, de très grands yeux bien maquillés de noir, des boucles au fer à friser partout sur la tête.

La coiffeuse de Nono n'est pas encore arrivée. Elle débarquera complètement endormie, le cheveu froissé et la marque du drap sur la joue, avec 30 minutes de retard. Je ne suis visiblement pas la seule à avoir eu un réveil difficile.

)Les boucles mises en forme, la mariée qui se fait coiffer depuis une heure encore plus indécente que la notre est vraiment très jolie. Elle a un gros chignon d'anglaises avec une mèche lisse sur le devant.

Dans le salon, qui fait aussi office de studio photo, des accessoires de coiffure et des tenues de princesses s'entassent à coté des images encadrées d'autres futurs mariés. Un portant rempli de robes plus pailletées et froufrouteuses les unes que les autres, une armoire entière de fausses fleurs à mettre dans les cheveux, des bijoux fantaisies. Tout est toc et plastique. Les maquilleuses ensommeillées portent des vêtements enfilés à la hate, des traces de mascara de la veille, des pulls informes sur des tuniques fleuries, des talons vernis sur des chaussettes à motifs. Le sol du salon, que l'on a voulu festif, est recouvert d'une épaisse couche de confettis brillants qui font scrounch-scrounch quand on marche. Ca fait une impression de sale et de désordre qui donne envie de passer l'aspirateur et d'y voir plus clair.

La coiffeuse a posé dans les cheveux de la mariée d'en face un gros lys blanc sur le côté, c'est magnifique. Sur ses cheveux ébènes, c'est délicat est frais, une vraie bru comme on les rêve (si vous rêvez de brus).

Nono se fait toiletter aussi. Anti-cernes, fond de teint, poudre, illuminateur, recourbe-cils, mascara, fard à paupière, crayon, blush, tout y passe. Le fer à friser s'agite aussi sur sa tête, elle a des boucles partout.

La mariée d'en face a maintenant 6 roses dans les cheveux pour tenir companie au lys blanc. C'est dommage, il était bien, tout seul, et les roses roses plombent un peu l'ambiance.

Le temps passe, Nono est de plus en plus belle, moi de plus en plus fatiguée. Comme elle a réussi la veille, in extremis, à se décider sur la robe qu'elle porterait, elle sait enfin qu'elle aura un bustier. Le fond de teint descend donc jusqu'au milieu du dos et le long des bras pour éviter les démarcations.

La coiffeuse rajoute des brins de lavande avec les roses roses et le lys blanc. Je cherche une signification.

Nono m'avait proposé de me faire maquiller aussi, mais compte tenu du retard de la coiffeuse assoupie, il ne me reste presque plus de temps.

Pour aller avec le lys, les roses et la lavande, elle met de la gypsophile un peu partout autour. Peut-être que c'est une technique pour éviter de porter le bouquet de mariée dans les mains. Ca doit être lourd, quand même.

Nono est très belle. Le voile est accroché sous son amas de boucles rassémblées en cascade.

La mariée d'en face a aussi un voile accroché sous les roses roses, le lys blanc, la lavande et la gypsophile.

Plus de temps pour me maquiller et me coiffer : on organise sur ma tête un rapide chignon simple et une maquilleuse nonchalante attaque au recourbe-cils ma paupière qui ronflait avant de la taxer d'une petite couche de masacara noir.

Même pour aller acheter mon pain, je ne sors pas aussi peu apprêtée.

Mais c'est peut-être mieux ainsi : la jolie dame d'en face a maintenant une couche de paillettes argentées et une couche de paillettes dorées sur les cheveux, mêlées aux roses roses, au lys blanc, aux brins de lavande, à la gypsophile et au voile de mariée.

6h30. Il faut retourner à l'hotel nous habiller.

J'aurais bien aimé déjeuner, quand même.

coiffure_Nono

Publicité
Commentaires
S
hilarant ! je ne passe pas souvent sur ton blog, mais à chaque fois, je me marre comme rarement ! merci et j'espère que tes péripéties vont alimenter ton inspiration ;-)) bisous.
Y
elle pourra presque héberger un nid d'oiseau...c'était peut être l'étape finale: "l'ajout d'oisillons sur branchage "<br /> j'ai hate de lire la suite!
E
Oh que oui !!! Je n'aime pas les "gros" bouquets. Et en fonction de la morpho de la mariée on propose des bouquets adaptés...mais j'en ferai pas cette année ! bisous
M
Ellebasy : est-ce que tu veilles à la légèreté des bouquets que tu concoctes, maintenant ? Tu mets les mariées en garde ? En tous cas, c'était des vraies fleurs, c'est toujours ça...<br /> Mumu : et ce n'est que le début !
M
Argh, quel marathon !
Tribulations au Royaume de Cathay
Publicité
Archives
Publicité