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J'avais le projet sincère de vous parler plus amplement de cérémonie chinoise du thé jusqu'à cette terrible découverte : la blogosphère francophone ne m'a pas attendue pour créer des pages web consacrées au thé chinois. Et pire : il y a des bloggeurs mille fois plus érudits que moi sur la question. J'étais là, prête à vous faire partager mes trois connaissances sur les théières Yixing, et je réalise que d'autres l'ont déjà fait -et avec tant de connaissances et de style que je n'ose plus parler.
C'est à cause de ça que vous avez dû observer pendant plusieurs semaines la photo d'un poussin rose : pendant que je cherchais un moyen de me sortir de ce mauvais pas.
Qu'à celà ne tienne, je vais étaler ma culture en fine couche sur une toute petite tranche de pain, bien me garder de vous divulguer l'adresse de ces divines sources d'inspiration et vous parler du thé que j'aime.
Après tout, c'est la sensibiliThé de l'humain qui fait l'arôme du breuvage (principe n°1 de la pratique des thés kung-fu), mon blog aura forcément une autre saveur. Espérons qu'elle vous sera agréable au palais.
Pour parler de thé gongfu, j'aimerais d'abord vous présenter ses ustensiles. Cela va à l'encontre de toute logique dans la mesure où vous ne savez probablement pas ce qu'est la pratique gongfu, mais tant pis. Surtout que désormais, vous savez que si vous ne comprenez rien, vous pouvez aller voir ailleurs. Ahem.
Mon ustensile préféré (enfin, l'un d'eux), c'est le chahe 茶盒. Littéralement, c'est "la boite à thé", mais il faut plutot y voir un récipient qu'une boite (les amateurs de Kaamelott sont certainement pliés de rire à ce stade). Et comme ce serait trop simple, on peut aussi y entendre he 荷 qui signifie lotus. Parce que Bouddha, quand il porte un lotus, il prend la même position que quelqu'un qui porte une boite à thé. Avec un peu d'imagination, disons.
Même si cela manque de logique de débuter en présentant le lotus à thé, c'est quand même une des premières choses que l'on voit sur la table quand on prépare le thé (parce que les "vraies" boite à thé restent en cuisine). C'est en quelque sorte le plat de présentation. C'est là-dedans que l'on sent le thé sec. Et ça doit être beau et fonctionnel. Beau parce que c'est un lotus (ça se tient, comme explication?) et fonctionnel parce qu'à un moment donné, il va bien falloir transvaser le thé du lotus vers la théière et il vaut mieux alors que le lotus ait une forme adéquate. C'est une des raisons pour laquelle les Chinois ont évité le jerrican, la baignoire et le dé à coudre qui, certes, sont aussi des récipients, mais bien moins pratiques (pour cet usage en tout cas).
Le chahe est donc rond et harmonieux, avec un petit bec arrondi au bout. On apporte le thé sur la table dans le lotus, et au moment idéal, on le verse dans le récipient dans lequel on va infuser le thé à l'aide d'un autre ustensile dont je vous parlerai plus tard.
Mais les photos parlent d'elles même, et après tout, c'est tout ce que j'ai à dire pour l'instant sur les 茶盒.
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